Le PST/POP dénonce l’aggression du régime turc contre le Rojava syrien, son gouvernement autonome et sa population. Sous le prétexte de „combattre le terrorisme de Daesh et du PKK“, Erdogan agresse en fait ,avec l’appui de diverses forces islamistes, les démocrates kurdes, arabes, asyriens, arméniens, turkmènes du nord de la Syrie. L’Etat turc a appuyé techniquement l’Etat islamique durant des années, en laissant transiter ses djihadistes du monde entier vers la Syrie via la Turquie, en soignant les djihadistes ou en couvrant leurs exportations de pétrole. L’Etat turc a laissé perpétrer sur son territoire les pires attentats islamistes, à Suruç, à Diyarbakir et à Ankara notamment, contre les démocrates kurdes et turcs. L’Etat turc a laissé s’imposer, dans la région syrienne qu’il contrôle à Idlib, l’organisation terroriste Hayat Tahrir-al-Sham. Il a envahi, avec l’appui de mercenaires islamistes, Al-Bab et Afrin au Rojava. C’est déjà sous prétexte de combattre le terrorisme que le régime turc a destitué ou emprisonné des dizaines d’élus du Halklarin Demokratik Partisi (HDP), dont Selahattin Demirtas, Figen Yuksekdag ou Leyla Güven. La seule politique cohérente d’Erdogan a été de renforcer sa dictature, en combattant les mouvements démocratiques et en soutenant l’islamisme, en Turquie et hors de ses frontières.
L’aggression contre le Rojava n’est qu’une nouvelle étape de la dictature turque et de son appui à l’islamisme. Elle risque de plonger la Syrie dans le chaos. La communauté internationale ne peut pas se contenter de déclarations plus ou moins critiques. Vouloir imposer la démocratie à coup de bombardements, comme cela a été fait en Irak ou en Syrie, est une politique sans issue. Il faut avant tout permettre aux citoyen.ne.s de construire la justice et la démocratie. Il faut s’opposer à l’aggression turque, en premier lieu en interdisant le survol du nord de la Syrie.
La politique du chaos est aussi nourrie par l’exploitation néocoloniale, qui permet à des dictateurs ou à des groupes terroristes de s’enrichir aux dépens des populations, puis de revendre leur butin dans le monde entier. Pour que le pétrole, les cultures et les autres richesses ne soient pas volées aux populations du Nord de la Syrie puis écoulées en Suisse, nous demandons la suspension des accords de libre-commerce. Le Conseil fédéral doit en particulier reporter la mise en vigueur de l’accord voté au printemps dernier jusqu’à l’arrêt des interventions militaires turques hors de ses frontières et contre ses populations.
Nous exprimons enfin notre solidarité avec le gouvernement du Rojava et avec sa population, ainsi qu’avec les forces du YPG, qui ont lutté héroïquement pour repousser l’Etat islamique, et qui su développer une gestion réellement démocratique et respectueuse des droits des peuples dans le Nord de la Syrie.