Vendredi, 22 mars, 19h, Salle de réunion du UNIA, Rue de Morat 33, Bienne
«Bavarois, les bolchéviques rôdent! Mettez-les dehors le jour des élections!» exige une affiche de l’union bavaroise du peuple (Bayerische Volkspartei, BVP) pour les élections de janvier 1919. Elle montrait un type gigantesque avec des traits « mongols », habillé d’une blouse russe toute rouge, qui rampait dans le pays. Il venait de l’est et s’appuyait avec sa droite sur Berlin, déjà rouge, en tenant dans sa gauche un brandon pour attisé les flammes à Munich et la Bavière.
Le malheur, ainsi illustré de manière impressionnante, a pu être empêché lors des élections: le BVP, prédécesseur de CSU, a été élu le parti le plus fort lors de ces élections au Landtag. Le USPD, parti du ministre-président Eisner, n’obtenait que 2.5% des voix; le parti des «bolchéviques» , le KPD, n’a même pas présenté sa candidature, ni pour le parlement du Land ni pour l’Assemblée nationale. Le KPD était fondé peu de semaines avant et n’avait que peu de membres dans le Land.
Mais juste un trimestre plus tard, l’appréhension du BVP semblait devenir réalité: le 13 avril, les conseillers des entreprises et des casernes de Munich, à quelques exceptions près pas de communistes, avaient élu un comité à la tête de la république des conseils dans lequel les communistes jouaient un rôle déterminant. Comment en est-on arrivé là? D’autant plus que le parti communiste, défenseur ardent de système des conseils, s’est prononcé décidément contre la proclamation de cette république et avait refusé d’y participer?
L’attitude envers la république des conseils était fortement contestée dans le KPD, en Bavière et au niveau national. Et elle le restait après son écrasement sanglant et l’assassinat légal de Eugen Leviné, figure de proue des communistes munichois et de la « deuxième république prolétaire des conseils». Pourquoi est-ce que l’attitude a changée? Quel rôle a joué le KPD dans cette république ? Qui était les tenants de quelle position et pour quelles raisons ? Tout ça sera le sujet de notre conférence, de même que la question, quelles leçons à tirer des disputes de l’époque pour aujourd’hui.
Conférencier : Hermann Kopp, historien et président de la fondation Marx-Engels en RFA